Le lupin, une source d'avenir en protéines

Graines de lupin
Le lupin, on l’admire dans nos jardins avec ses fleurs en grappes pyramidales de couleur bleue, blanche ou jaune. Mais cette légumineuse (comme le soja, le pois ou la fève) se mange aussi. Ses graines, composées de 35 à 45% de protéines et de 8 à 13% d’huile, sont intéressantes tant en alimentation humaine qu’animale. Les vaches, les chèvres et les moutons en sont très friands.

Le lupin n’exprime plus son amertume

Les lupins n’ont pas connu un grand développement dans le passé en tant que graines alimentaires, en raison de la présence d’alcaloïdes non toxiques mais leur conférant un goût très amer. Aujourd’hui, seules sont cultivées, dans la plupart des pays, des variétés « douces » sans amertume. C'est le lupin blanc doux qui constitue l'essentiel de la production en France, en grande majorité dans l'Ouest : Poitou-Charente, Pays de la Loire et Sud Bretagne. Le lupin est parfois utilisé comme engrais vert pour enrichir le sol entre deux cultures.

Le lupin s’adapte aux sols pauvres et au froid

Jusqu’à présent, la plupart des variétés de lupin se semaient à la sortie de l'hiver. Mais il existe depuis peu des lupins résistants au froid qui peuvent être implantés dès septembre ou octobre. Le lupin a des racines particulièrement efficaces pour trouver les aliments dont il a besoin. Il détient la médaille d’or olympique pour capter l’azote de l’air et l'utiliser. Il représente un espoir sérieux pour les pays du Sud, permettant de valoriser des sols acides où pratiquement rien ne pousse.

Le lupin, une culture qui progresse

Il y a longtemps que le lupin est parti à la conquête de nouveaux territoires. Originaire du bassin méditerranéen, il a été utilisé par les anciens égyptiens et grecs. Il a gagné l’Allemagne vers la fin du 18ème siècle, puis les pays de l’Est. Enfin, depuis 1800, il s’épanouit en Australie, premier pays producteur au monde. En France, à l’origine, les variétés de lupin d’hiver étaient hautes, sensibles à la verse, et peu résistantes au froid. L'Institut national de la recherche agronomique (Inra) a réalisé un important travail de sélection sur cette culture au cours des années 90. Les programmes de recherche de l'Inra sont aujourd'hui valorisés par le GIE Prolupin. Ils ont abouti à la création de nouvelles variétés disposant d’un très bon potentiel de rendement, ce qui permet d'envisager une extension de la culture en France, fortement déficitaire en protéines pour l’alimentation des animaux d’élevage.
En France, parmi les protéagineux cultivables dans nos régions, la graine de lupin contient plus de protéines que celles du pois protéagineux ou de la féverole. Elle est par ailleurs beaucoup moins riche en amidon et apporte une grande partie de l’énergie sous la forme de lipides. Sa valeur azotée en fait également un complémentaire avantageux de l'ensilage de maïs : il peut remplacer le tourteau de soja. Pour les vaches laitières, le lupin peut être consommé sous forme entière, mais il est recommandé de le broyer grossièrement. Les moutons, les chèvres et même les poissons peuvent consommer du lupin, source de protéines.
Le lupin accompagne l'histoire alimentaire de l'Homme depuis l'Antiquité, où il était, tout comme le pois chiche, symbole d’une nourriture populaire. Le lupin fut d’abord consommé sous forme de graines saumurées comme l’olive, dans le sud de la France, au Portugal et dans le Maghreb. Il est également utilisé dans le bassin méditerranéen et plus largement en Amérique du Sud sous forme de semoule pour confectionner des galettes. C’est depuis une vingtaine d’années que les industries alimentaires de la boulangerie, de la pâtisserie et de la diététique ont redécouvert le lupin sous forme de farine. «Outre une bonne valeur nutritionnelle, cette farine apporte des qualités de texture et de coloration proches de celles du jaune d’œuf et permet une meilleure conservation des produits dans lesquels elle entre», peut-on lire dans la brochure consacrée au lupin par PROLEA, la filière française des huiles et protéines végétales.
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